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Débat d’orientation budgétaire de Vallauris Golfe-Juan

Intervention de Jean-Noël FALCOU au conseil municipal

« Avant de débattre du fond, je veux dire que j’ai été abasourdi d’apprendre que nous étions sortis du réseau alerte dès 2015 et pas fin 2016 comme vous nous l’avez trompeusement fait croire.

Les habitants sont capables de comprendre si on leur explique. Vous pratiquez un mode de gestion des années 50 alors que notre époque exige clarté et sincérité.

Comptablement, il y aurait beaucoup à dire mais je vais me consacrer à l’essentiel et insister sur les deux bonnes nouvelles principales et les deux principales mauvaises.

Les bonnes nouvelles comptables :

  • Nous entrevoyons le bout du tunnel grâce (si j’ose dire) à la forte hausse d’impôts votée lors de votre première année de mandat.
  • La récente sortie de l’emprunt toxique €/F suisse nous donne encore plus d’air pour investir et désendetter.

Ces deux mesures d’urgence ont été supportées par les contribuables, mais grâce à leurs efforts, Vallauris Golfe-Juan peut regarder l’avenir avec un peu plus de sérénité. Ces décisions douloureuses commencent à porter leurs fruits.

Toutefois, les voyants sont loin d’être passés au vert et il reste deux gros problèmes à régler pour assainir nos finances :

  • la dette. Nous sommes extrêmement endettés, encore plus que lorsque vous fustigiez à raison l’endettement réalisé par l’équipe précédente, du fait de la renégociation de l’emprunt toxique €/F suisse. Il faut d’urgence engager le désendettement de la ville ! Cette dette pèse sur les générations futures et réduit notre marge d’action. Je ne vais pas détailler pour ne pas être trop long mais je renvoie à l’article publié sur notre blog cette semaine. Aujourd’hui, je conteste votre choix de ne pas engager sérieusement le désendetter de la ville.
  • les frais de personnel pèsent trop sur nos finances (56% du fonctionnement). Je rappelle que vous avez augmenté les effectifs de 15 % en un an l’année dernière, ce qui nous a coûté 800 000 € de surcoût annuel. Vous prévoyez de ne pas remplacer quelques départs cette année, mais cela ne compensera pas les recrutements passés.
  • On pourrait ajouter un troisième problème : il nous reste deux emprunts toxiques au-dessus de la tête. Mais vous travaillez activement à la sortie du plus préoccupant, c’est une bonne chose et j’espère que cette renégociation aboutira.

Voilà pour l’aspect comptable, l’état des lieux en quelque sorte.

Mais le débat d’orientation budgétaire n’est pas un simple état des lieux, c’est le moment où nous décidons des orientations que l’on veut donner à sa politique : quelle vision ? Quelles priorités ? Quel calendrier ? Vers quel horizon nous dirigeons-nous ?

Or, si vous nous présentez les aspects comptables sur 12 pages, les réalisations envisagées tiennent en une demi-page, sans aucune mise en perspective. Les services ont fait leur travail, les élus non. Ce document est à l’image de votre politique, une politique du chéquier, à court terme, sans projet, sans planification, sans cohérence.

Vous prévoyez de dégager 12 millions pour désendetter et investir. Bien ! Vous en faites quoi ? 0 € pour le désendettement, 5 millions pour rattraper l’entretien qui n’a pas été fait les années précédentes, tout le reste, soit 7 millions, pour embellir les rues (voirie, trottoirs). Cela ne fait pas un projet. Rien pour la relance économique, rien pour les associations, rien pour les jeunes, alors que ce sont les forces vives de la ville.

Ces 12 millions, nous aurions pu les employer autrement : 4 millions pour l’entretien (en différant quelques travaux non urgents), 3 millions pour la voirie (on dépense mois que ça en voirie ces 5 dernières années), 3 millions pour désendetter, 2 millions consacrés aux forces vives : développer le service économique, une pépinière d’entreprise, structurer le tissu économique local, communiquer, créer une médiathèque, des salles de quartier, des city stades, une maison des associations changerait positivement la ville, bien plus que de refaire les trottoirs et les places.

Je crois vraiment en Vallauris Golfe-Juan. Nous avons les moyens de redevenir la ville dynamique et agréable à vivre que nous étions. Mais pour y arriver il faut plus d’imagination, plus de modernité, plus de cohérence.