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Réchauffement climatique : quelles actions entreprendre au niveau local ?

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Le rapport 2022 du GIEC est clair : nous sommes entrés dans une décennie critique et nous ne sommes pas préparés.

Quelques chiffres :

  • +2,3°C en 2020 en France métropolitaine par rapport à la moyenne 1961-1990
  • +1,3°C à 5,3°C d’ici la fin du siècle selon les prévisions du GIEC
  • 2 fois plus de vagues de chaleur à prévoir en France d’ici 2050
  • Canicule de 2003 : surmortalité de 140 % à Paris et de 40 % en zone rurale, selon la densité

Il faut agir à tous les niveaux et notamment au niveau local. Les villes sont directement impactées par le changement climatique en raison de la surchauffe urbaine. Celle-ci renvoie à l’effet de chaleur qui se manifeste par un rafraîchissement nocturne limité par rapport à la campagne. Elle provoque de l’inconfort thermique chez les citadins qui peut également se traduire par de la vulnérabilité pour les personnes plus fragiles. En résumé, les villes étouffent sous la chaleur !

QUE FAIRE AU NIVEAU LOCAL

*** Des solutions basées sur la nature

Plus le taux de végétalisation est élevé, plus le rafraîchissement, l’amélioration du confort thermique et la réduction de la demande en climatisation sont marqués.

>> Arbres et parcs

Des parcs végétalisés, des arbres en pleine terre plutôt que des arbustes en pot aux bénéfices limités (pas d’ombre, pas de rafraîchissement de l’environnement proche).

L’implantation d’arbres doit être réfléchie pour ne pas faire obstacle au vent la nuit par exemple et ainsi ne pas empêcher le rafraîchissement des surfaces minérales.

Créer des îlots de verdure rafraîchissants est un objectif vertueux, certes coûteux mais indispensable à la ville du futur.

La végétalisation d’une ville passe par la plantation dans des espaces urbanisés qui en ont besoin en priorité, d’espèces adaptées (et non d’espèces retenues parce que « décoratives »). Une voie verte autour d’une voie déjà végétalisée ne procurera aucun bénéfice autre qu’esthétique.

>> Toitures et façades végétalisées

Les toitures végétalisées améliorent le confort intérieur et, dans le cas des bâtiments climatisés, elles réduisent sa consommation et donc ses rejets de chaud. Les façades végétalisées installées dans les zones fréquentées par les piétons contribuent fortement à une amélioration thermique. Actuellement, ces dispositifs sont absents de nos villes. Ils concernent les bâtiments publics mais aussi les habitations privées. Nous avons le devoir de rechercher des options, de les proposer et d’accompagner les propriétaires concernés.

*** Des solutions relatives aux infrastructures urbaines

>> Solutions d’ombrage

Les structures d’ombrage en milieu extérieur permettent d’améliorer le confort car elles protègent du rayonnement direct du soleil, au même titre que les arbres ou les bâtiments. Des structures légères en bois avec voilage ou toiles en matière naturelle au-dessus des places et placettes ou encore des cours d’école seraient un premier pas vertueux.

>> Isolation thermique des bâtiments

L’isolation constitue une stratégie de gestion passive du confort thermique qui se traduit par une réduction des besoins de refroidissement. Mener une politique de modernisation des bâtiments est indispensable.

*** Des politiques éco-responsables courageuses

>> Révision du Plan Local d’Urbanisme

Il est urgent de réviser le PLU pour imposer des critères environnementaux, limiter la minéralisation des sols et préserver les derniers espaces verts de la commune.

>> Mobilité douce

Utiliser les moyens de transport doux (vélo, marche à pied, transport en commun) permet de réduire les émissions de chaleur associées au trafic routier. Il faut donc faciliter et encourager les déplacements les moins polluants pour contribuer à la baisse de la température dans les villes.

>> Débétonisation

Appliquer une vraie politique de « débétonisation » en remplaçant le bitume par des sols naturels partout où cela est possible (par ex. en remplaçant le goudron des cours d’école) et en valorisant les grands espaces naturels par des projets respectueux de l’environnement (par ex. en lieu et place de la déviation à Golfe-Juan).

Notre maison brûle, nous suffoquons sous la chaleur… il est urgent d’agir.

Il faut avoir le courage de faire aujourd’hui les choix qui dessineront la ville de Vallauris Golfe-Juan de demain.

Sources :
Greenpeace (Rapport du GIEC 2022)
National Geographic (Rafraîchir les villes)
Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (Guide de l’ADEME)
INSERM (Canicule 2003 – surmortalité)
Météo-France (Changement climatique)